Un Suisse originaire du Kosovo a rapporté les faits suivants au quotidien «Thurgauer Zeitung»: Comme il l’avait souvent fait dans le passé, il voulait un jour acheter des cerises dans un petit magasin de ferme de Flawil. «Nous sommes allés à la ferme afin d’acheter deux cageots de cerises. Comme notre fille voulait savoir d’où venaient les fruits, je lui ai montré un cerisier. Ma femme lui a donné une branchette avec trois ou quatre cerises que notre fille n’a plus voulu lâcher. A ce moment-là, l’agriculteur est sorti de sa maison en nous injuriant.» Certains de ses propos comme «Monstres d’étrangers, disparaissez tout de suite de mon terrain» ou «Avec vous (les étrangers), on n’a que des problèmes» étaient racistes. Les injures se sont enchaînées pendant quelques minutes. Bien que le client plutôt choqué ait présenté ses excuses et ait proposé de payer les cerises de la branchette, l’agriculteur a refusé toute conversation et aucun accord n’a été possible. L’agriculteur, confronté aux reproches, ne nie nullement les faits mais les regrette. Ce jour-là, il était fatigué et stressé. Le jeune père est profondément blessé d’autant plus qu’il se considère comme un Suisse à part entière. «J’ai un bon travail, je suis actuellement une formation qui durera trois ans, j’ai fait mon service militaire, je n’ai jamais eu de problèmes avec la police et à la maison, nous parlons allemand la plupart du temps.» Déconcerté, il ajoute: «Quoi que nous fassions, nous restons des «monstres d’étrangers». Pour l’instant, il ne sait pas encore si les excuses de l’agriculteur lui suffiraient. Ou s’il portera plainte.
