Mario Schmitt, président de la fraction UDC au conseil communal commente sur sa page Facebook une nouvelle au sujet de la décapitation du journaliste américain Steven Sotloff: «Cela donne la nausée…. Quand est-ce qu’on va enfin éradiquer cette religion?!?». Ses amis l’approuvent largement. Mais pas les huit membres de la fraction du PS local. Ces derniers exigent des jours plus tard une résolution pour que le conseil communal se distancie des propos tenus par Mario Schmitt. Dans la ville de Wil il y a plus de 3’000 résidents de religion musulmane. D’abord le membre de l’UDC se montre irréconciliable. Il déclare à l’égard des médias de Suisse orientale qu’il a simplement voulu critiquer une religion «Ce qui est tout de même encore permis». Mais il se moque aussi de ses collègues du PS: «S’il y avait de quoi, ils auraient déposé plainte pénale». Le procureur de St-Gall ne trouve d’abord pas de raison d’entrer en matière. Une semaine après que les propos aient été rendus publics il déclare qu’il n’y a «pas de plainte en cours», qu’on allait encore vérifier les circonstances, l’affaire restait ouverte mais la porte-parole ne précisait pas jusqu’à quand. Les infractions à la norme pénale sur la discrimination raciale sont un délit qui devrait en conséquence être poursuivi d’office. Est passible de sanction celui qui incite à la haine contre une personne ou un groupe de personne en raison de sa race, de son ethnie ou de sa religion. Le bureau local du CaBi contre le racisme a dénoncé le cas auprès des autorités d’enquête de Gossau. L’appel à «l’éradication» d’une religion est une manière «extrême et historiquement chargée de haine à l’encontre des croyants de l’Islam». Fin novembre 2014, tribunal de district de Gossau a condamné Mario Schmitt à 60 jours amende de 140 frs. avec sursis sur deux ans et à une amende de 1’000 frs. Dans sa justification, le procureur a déclaré que: «Les propos islamophobes de Mario Schmitt atteignent une intensité particulière car il ne souhaite pas moins que l’éradication d’une religion mondiale.» Mario Schmitt a fait appel. En juillet 2015, Mario Schmitt a été condamné par le Tribunal de district de Wil à une peine pécuniaire avec sursis de 120 jours-amende à 140 francs et à une amende de 1000 francs pour actes de discrimination raciale multiples.

3.9.2014
a.gerdes

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